UPA Outaouais–Laurentides réclame un soutien concret pour les producteurs agricoles

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Plus de 85 participants, productrices et producteurs agricoles de l’Outaouais et des Laurentides se sont réunis le 29 octobre dernier au Club de golf Royal Laurentien à Mont-Blanc pour participer à l’Assemblée générale annuelle de la Fédération de l’UPA Outaouais–Laurentides. 

Sous la présidence de Stéphane Alary, président de la Fédération, et de Audrey Lemaire, vice-présidente de la Fédération, l’assemblée a permis aux délégués de procéder à l’étude et à l’adoption de plusieurs résolutions majeures, illustrant la vitalité du secteur agricole et sa contribution concrète sur le territoire. 

UNE FÉDÉRATION MOBILISÉE POUR DÉFENDRE LE FUTUR DE L’AGRICULTURE 

Les productrices et producteurs de l’Outaouais–Laurentides ont fait entendre une voix forte à l’occasion de leur assemblée générale annuelle : le milieu agricole réclame des engagements concrets et des politiques publiques à la hauteur de son rôle essentiel dans l’économie et la sécurité alimentaire du Québec. Dix-sept résolutions, fruit d’une réflexion collective, ont été présentées pour guider les actions du secteur et défendre ses priorités avec détermination. 

Parmi ces priorités, ils appellent les municipalités à protéger et valoriser les terres agricoles, notamment par l’instauration de taxes sur les friches afin de stimuler leur remise en culture. « La terre doit nourrir la population, pas rester inutilisée », affirment-ils avec détermination. 

La libre circulation des viandes entre provinces est également au coeur de leurs revendications. Les producteurs demandent la reconnaissance mutuelle des systèmes d’inspection provinciaux pour renforcer la compétitivité des abattoirs régionaux, un levier essentiel pour permettre aux entreprises du Québec de rivaliser à armes égales sur le marché canadien. La main-d’oeuvre en transformation alimentaire demeure un enjeu crucial. Les délégués souhaitent que la transformation à la ferme soit reconnue comme activité agricole dans les programmes d’immigration et réclament un soutien concret à la formation et à l’embauche de travailleurs spécialisés, condition indispensable pour assurer l’autonomie alimentaire de la province. 

Les membres ont également réitéré leur position sur la tarification du carbone, demandant le remboursement intégral des sommes perçues et la fin de son application au secteur agricole. Ils dénoncent une politique qui pénalise injustement les producteurs tout en soulignant leurs efforts déjà significatifs pour réduire l’empreinte environnementale du secteur. 

« Nos producteurs ne veulent pas seulement se plaindre : ils veulent agir. Mais pour agir efficacement, ils ont besoin que les gouvernements reconnaissent leurs réalités et leur donnent les moyens de réussir. Nous demandons des solutions concrètes, pas des promesses », a déclaré Stéphane Alary, président régional de l’UPA Outaouais–Laurentides. 

La Fédération de l’UPA Outaouais–Laurentides réaffirme son engagement à défendre activement les intérêts des producteurs, à porter leurs préoccupations auprès des instances gouvernementales et à promouvoir une agriculture forte, durable et profondément enracinée dans son territoire. 

APPEL A UN SOUTIEN A LA HAUTEUR DES DEFIS AGRICOLES 

Participant à l’assemblée générale annuelle, le président général de l’UPA, Martin Caron a insisté sur l’importance d’arrimer le soutien actuel aux besoins véritables du milieu. 

« Les gouvernements à travers le monde consacrent en moyenne 2 % de leurs dépenses à leur agriculture, alors que les soutiens québécois et canadien ne dépassent toujours pas 1 %. Il est impératif de rectifier le tir. Investir en agriculture et en foresterie, c’est aussi miser sur des secteurs d’avenir qui permettent de créer des milliers d’emplois en région, de développer le territoire, d’innover et de nourrir durablement les consommateurs d’ici et d’ailleurs. Un appui indéfectible des gouvernements est nécessaire pour assurer le plein développement de ces secteurs stratégiques », a déclaré M. Caron 

Selon un sondage réalisé ce printemps, 94 % des Québécoises et Québécois qualifient d’importante la contribution du secteur agricole à l’économie et à la vitalité des régions du Québec. Cet intérêt milite pour des investissements à la hauteur des attentes et du potentiel inestimable de chaque région et secteur de production, c’est-à-dire bien au-delà des montants annoncés récemment pour la mise en oeuvre de la Politique bioalimentaire 2025-2035 (1 G$ sur cinq ans). 

Rappelons que la très grande majorité des productrices et producteurs souhaitent non seulement la fin de la tarification du carbone dans le secteur agricole (une situation unique au Canada), mais également le remboursement des sommes versées au Fonds d’électrification et de changements climatiques depuis 2013 (482 M$). Le gouvernement du Québec permet depuis trop longtemps la ponction de montants exorbitants dans un secteur stratégique qui n’a pas d’autres options viables. 

Ajoutons que le soutien direct à la transition écologique, beaucoup moins élevé au Québec qu’aux États-Unis (toutes proportions gardées), et l’effondrement du revenu net ces dernières années (de 1,2 G$ en 2021 à 29 M$ en 2024), jumelé à une dette agricole sans précédent (32 G$ en 2024), nuisent terriblement à la pérennité du secteur ainsi qu’aux transferts à la prochaine génération.