Dans une pop alternative décloisonnée jaillit l’hypnotique Bonne chance de San James, moins de deux ans après la parution de son Épilogue initiateur. Et avec lui, une impression tenace : celle de croiser le regard perçant d’un personnage principal, d’une créatrice franche, en pleine possession de ses moyens.
« J’ai porté Bonne chance en même temps que mon premier enfant. C’est un hasard. Je ne sais pas si c’est la grossesse qui m’a donné un nouveau souffle, mais quelque chose en moi s’est libéré. M’est venu un fort élan de confiance en mon instinct, une intensité, un désir de dire. Je me suis permis, sur cet album, d’être plus intuitive, plus spontanée. Je me suis surtout donné le droit d’être moins polie ».
Conservant une part de cette approche autobiographique qui la nourrit souvent, San James s’est amusée à coudre des histoires — de toutes pièces ou en puisant dans des fragments du réel —, à écrire en ayant en tête des tableaux fantasmés. Avancent ainsi, main dans la main et sous un même couvert, le convoi des incarnations qui peuplent son imaginaire: de l’exilée pyromane de Bye Bye à la souveraine de Grand écart, en passant par l’introvertie bouillonnante de Poupée de cire, de Si la couronne te fait, l’enfant mélancolique de Palais de courants d’air, de Prélude, la visionnaire de Bain de minuitet de Là-bas et, finalement, la sorcière de Bonne chance.
Ici à la coréalisation, à l’écriture, aux arrangements, à la prise de son et, évidemment, au mouvement de cette voix complexe et nuancée qui est la sienne, San James s’entoure d’Alex Métivier (coréalisation, arrangements, guitares, basse, synthétiseurs, programmation, chœurs, prise de son et mixage), Simon Lachance (coécriture, arrangements, prise de son, batterie et percussions), Mélanie Venditti (alto), Valérie Lachance-Guillemette (saxophone ténor), Pilou (coécriture), Carole Facal (coécriture), Charles Guay (coécriture), Grace of Arc (coécriture) et Johann Modrin (guitares électriques). La facture visuelle de Bonne chance naît, quant à elle, de la complicité de l’artiste avec Lawrence Fafard (photographie) et Chedly Bouzouaia (vidéoclips).
Bonne chance à la prochaine dans mes gentils souliers
On dit qu’ils sont faits pour marcher
Tu peux partir
Rends-moi ma clé
Retourne pleurer à ta mère
Tu peux mentir
Fais-moi passer
Pour la méchante sorcière
Pour la méchante sorcière
De son propre aveu, San James avait envie d’un album plus rythmé, à la fois plus léger et plus incisif que son prédécesseur. Avec Bonne chance, elle ose des arrêts sur images pour jouer avec les codes, lancer des clins d’œil et piger dans ce qui l’inspire, sans se limiter : la musique de films, la littérature, la chanson française, la froideur de l’électro, la délicatesse des vents, les cordes théâtrales… L’urgence. Et le tout se ressent. Au détour d’une texture, d’un sous-texte, d’un bruissement. Entre les brèches.
Bonne chance – nouvel album offert le 31 octobre 2025
À propos de San James
San James est à la fois livre ouvert et coffre-fort; vivement portée vers l’autre, mais énigmatique néanmoins. Reconnaissable par sa plume brillante et par la voix enveloppante qui la porte, la pop alternative de l’autrice-compositrice-interprète captive et attire comme un portail incandescent dont on veut découvrir les secrets.
San James démarre sa carrière avec 3 EPs — No One Changes Overnight (2016), Bridges (2018) et San James (2020) — qu’elle défendra sur scène en premières parties d’Elliot Maginot, Foreign Diplomats et Soran — et de multiples collaborations (notamment avec Tango Golf Tango, Super Plage et Julyan). C’est finalement en 2024 que l’artiste dévoile son premier album en français, Épilogue, co-réalisé avec Simon Pedneault (Lou-Adriane Cassidy, Gabrielle Shonk, Marco Ema) et Marius Larue (Hubert Lenoir). Salué par Le Devoir, La Presse et Le Journal de Montréal et abondamment joué sur les ondes radio-canadiennes, le disque enchante par ses lignes mélodiques accrocheuses et ses harmonies étoffées, émeut par ses nuances et ses strophes-confidences. La même année, on retrouve San James sur scène aux Francos de Montréal de même qu’au Festival d’été de Québec.
Son deuxième long jeu, Bonne chance, est attendu le 31 octobre 2025.