Le Bloc Québécois et des représentants de l’industrie du camionnage, dont l’ACQ, la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec (FCCRQ) et le mouvement populaire « Assez, c’est assez », ont présenté une liste de 10 demandes adressées au gouvernement fédéral visant à rétablir la sécurité sur nos routes et à mettre fin immédiatement au phénomène des chauffeurs au rabais. Ils ont exhorté le ministre des Transports, Steven Mackinnon, à prendre ses responsabilités.
Depuis plusieurs mois, de nombreux citoyens et organisations dénoncent les pratiques dangereuses et frauduleuses dans l’industrie du camionnage, désignées sous le terme de « chauffeurs au rabais ». Cette pratique abusive très répandue en Ontario consiste à contraindre des conducteurs, souvent peu qualifiés et insuffisamment formés, à conduire des véhicules en piteux état et à se présenter comme des indépendants, ce qui leur permet d’offrir des prix défiant toute concurrence, évinçant du marché les entreprises qui se conforment aux lois.
« La sécurité de nos routes ne peut être sacrifiée sur le dos de travailleurs exploités par des individus sans scrupules qui défient les lois. Conduire un poids lourd qui transporte des tonnes de matériel, ça ne s’improvise pas. Quand un tel véhicule dérape, les conséquences peuvent être graves. Le laisser-faire des libéraux ne peut plus continuer : nous réclamons l’interdiction sur-le-champ, pour les immigrants temporaires, d’exercer en tant que chauffeur incorporé, en limitant leur exercice du métier au statut de salariés, de façon à leur assurer un encadrement adéquat et une imputabilité de l’employeur », signale le député fédéral de Repentigny, Patrick Bonin.
Soulignons que des restrictions similaires existent déjà dans d’autres secteurs stratégiques des transports, comme le pilotage maritime et l’aviation.
« Nous demandons aussi la mise en place d’un audit conjoint automatique d’Emploi et Développement social Canada (EDSC) et de l’Agence du revenu du Canada (ARC) pour toute nouvelle entreprise de camionnage sans employés ni camions, dans les 18 mois suivant leur création. Dans le même esprit, nous croyons que les donneurs d’ouvrage devraient être tenus responsables des impayés d’impôts et de cotisations sociales des transporteurs délinquants », ajoute le député bloquiste.
« Ça fait trois années de suite que les décès impliquant des véhicules commerciaux augmentent au Canada. Entre 2023 et 2024 au Québec, on parle d’une hausse de 35% des décès impliquant un poids lourd: un record de plus de 15 ans, c’est dramatique! Les accidents graves ne cessent de faire les manchettes et l’hiver qui approche nous fait craindre le pire. Nous enjoignons Ottawa à mettre de l’avant rapidement nos dix recommandations pour mettre fin à cette fraude qui tue l’industrie du camionnage. Le ministre des Transports doit se réveiller avant qu’il n’y ait davantage de victimes sur nos routes! Il en va de notre sécurité à tous », conclut Patrick Bonin.