Ayant lancé trois EPs depuis 2021, la prolifique formation Dogo Suicide s’apprête (finalement? Déjà? – dans tous les cas : tant mieux !) à affirmer ses intentions « post-toute mais assez punk dans l’ensemble » sur un premier long-jeu. Composé de 10 chansons, TRISTESSE LUCRATIVE trouve sa genèse dans le séjour en psychiatrie du bassiste et chanteur du groupe Emmanuel Canadian à l’automne 2023, tout en explorant le vaste registre musical que le groupe aborde. En témoigne NON, un morceau punk-rock angulaire sur lequel on retrouve un apport vocal de Dominic Pelletier(Caravane, Bonanza, The Hunters, New Bleach), qui a incidemment remplacé Canadian sur scène lors du susmentionné séjour.
Encore une fois je dis non
Je n’sais pas
Si c’est la bonne façon
Tu l’entends dans ma voix
Je veux rentrer chez moi
Ce n’est pas le début de quelque chose
Entre toi et moi
Puisant dans les sonorités indie rock, punk-rock et dance-punk du début du millénaire, Dogo Suicide largue ici un brûlot de 2 minutes 19 secondes, format qui lui est inhabituel. NON conjure l’efficacité des Strokes et les mélodies des Vulgaires Machins pour avancer le contraire d’une sérénade, une anti-ode à l’immaturité émotionnelle dans laquelle un bon garçon cherche volontairement à saboter une relation : « Je t’ai écrit dans ma tête / un haïku très rock / qui reste lettre morte ». Outre ce récit de frasques émotionnelles volontaires, le groupe aborde aussi sur la pièce le thème du rejet amoureux.
Visionner le vidéoclip NON – Dogo Suicide
Crédits NON
Musique : Dogo Suicide
Paroles : Nicolas Côté
Nicolas Côté : guitares, voix
Emmanuel Canadian : basse, contrebasse et voix
Richard-William Turcotte : batterie, percussions et voix
Zachary Paré : guitare, voix, synth
William Bornowsky : voix
Dominic Pelletier : voix
Réalisation, mixage et prise de son : Zachary Paré
Studio : Altitude Studio (Berthier-sur-mer)
Prises de son additionnelles : Samuel Bédard (Studio Général)
Matriçage : Étienne Raymond
Révision des textes : Claudia Gagné
Maison de disque : Soluté Records
Production : Dogo Suicide (Tristesse lucrative S.E.N.C.)
A été réalisé grâce au soutien de la mesure Première Ovation dans le cadre de l’Entente de développement culturel intervenue entre le gouvernement du Québec et la Ville de Québec
Spectacles de lancement
5 décembre : Le Pantoum, Québec – avec CRABE
19 décembre : Le Ministère, Montréal – avec CRABE et MULCH
À propos de Dogo Suicide
Un groupe nommé Dogo Suicide aurait quand même des bonnes raisons de mourir prématurément : ce qui fait que le trio de Québec aborde chaque spectacle comme si c’était son dernier, se lançant dans des prestations déchaînées qui finissent souvent par sentir le plastique brûlé (il semblerait que les amplis soient sensibles aux malveillants powerchords de leur bassiste). La formation se plaît à naviguer les influences multiples de ses membres, jouant avec les codes du punk quand ça adonne – et ça adonne souvent, ce qui fait que les médias éprouvent une certaine difficulté à lui attribuer un seul genre musical. Le groupe propose une réponse aussi claire que ses intentions : « post-toute, mais assez punk dans l’ensemble», tout en décernant une mention honorable à la bienveillante chroniqueuse qui a un jour dit que « les restreindre à un groupe de punk serait l’équivalent d’affirmer que les Mr. Puffs ne sont qu’un dessert ». Prolifiques, les Dogo ont fait paraître les EPs Sexe pour les yeux (2021, nommé au GAMIQ comme Album punk de l’année), LE SPLEEN DE DOGO SUICIDE (2023, nommé au GAMIQ comme EP rock de l’année) et Apologie du menteur (2024). Cumulant déjà plus d’une centaine de représentations (Festival FrancoFaune de Bruxelles, Festivoix de Trois-Rivières, Santa Teresa, Phoque Off, Pouzza Fest, Festival OFF, FMQ), le trio s’apprête à lancer son premier album TRISTESSE LUCRATIVE sous Soluté Records le 7 novembreprochain.